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Ma rencontre avec la pie-grièche grise par Laurence

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  • Post category:vie de l'asso

  Vendredi soir, Egletons, neige en abondance, me voilà coincée à Egletons pour la soirée. Direction, un peu malgré moi,  la salle chauffée!( …Ouf !)  de l’office de tourisme,  pour une conférence intitulée    ” La pie-grièche grise en Limousin. Répartition et éléments de biologie”  J’avoue, ça ne me faisait pas rêver!

Et pourtant…  Ceux qui n’ont pas pu venir, vous avez loupé quelque chose. Une évocation précise et documentée, presque scolaire mais tellement dense et argumentée de la répartition et du mode de vie de la pie-grièche grise.

Alors quelques détails que je vous soumets , vous aurez envie de vous documenter plus précisément, j’en suis sûre.

Particularité de ce passereau, masque noir, bec crochu, posé souvent en “sentinelle” au sommet d’arbustes ou piquets. C’est la plus grande des pies grièches d’Europe. Or en Limousin, on rencontre aussi la pie-grièche écorcheur(la plus commune) et  la pie-grièche à tête rousse(plutôt dans le sud-ouest de la Corrèze) .

Espérance de vie entre 4 et 5 ans en moyenne.  2 à 3 jeunes par couple. Et si le femelle et le mâle sont plus difficilement différenciables, le jeune présente des particularités : bandeau(masque) moins bien dessiné, bec plus arrondi, queue moins longue, se pose dissimulé au contraire des adultes en sentinelle.

Une étude entre 93/94 et 2008/2009 met en évidence une très forte régression de l’aire de répartition de la pie-grièche grise, le quart nord-est s’est fortement réduit, or une petite progression dans le massif central dû principalement à l’industrialisation faible. L’essentiel de la population se tient dans le Parc PNR, sur le site Natura 2000 (zone délimitée dans le plateau de Millevaches). 2016 qui devaient assister à une belle progression de la population sur le Limousin, a assisté à une chute spectaculaire dû aux fortes précipitations qui ont détruit les nichées (ainsi, le climat a ici influé la population).

Alors pourquoi une étude ? Principalement à cause de la chute alarmante de la population des pies-grièches grises dans le monde, pour améliorer nos connaissances sur leur biologie et leur répartition, une enquête est réalisée tous les 2 ans donc cette année 2018.

C’est un oiseau très farouche, difficilement observable (bravo à tous ces membres de l’équipe d’observation pour leur patience et passion), on évalue la population actuelle en Limousin entre 40 et 80 couples. Leur habitat sur le plateau : tourbières avec résineux, zones humides, prairies humides avec différents perchoirs (pins, bouleaux, andins…), perchoirs pour nidifier, se percher, surveiller.

De grandes périodes ponctuent leur vie, il est important de les connaitre :

-Février/avril : formation des couples (parades, chant, vol territorial, offrande de nourriture dispersée ça et là par le mâle sur le territoire, conflits pour défendre la zone…) puis construction du nid souvent au sommet des pins sylvestres.

-Avril/mai : Ponte

-Avril/juin : couvaison(15-17jours)

-Fin avril-juin : élevage des jeunes au nid (20 jours environ)

-Mi mai -fin juillet : sortie du nid, élevage hors nid avec les parents. Phase d’émancipation.

-Fin juillet-novembre : dispersion

-Novembre-février : hivernage

 Important, des comptages vont être effectués les 24 et 25 mars 2018 et les 7 et 8 avril 2018, afin de préciser et d’affiner l’évaluation de la densité de population des pies-grièches grises. L’appel aux volontaires est lancé, des équipes seront formées, toute bonne volonté sera la bienvenue. On vous tient au courant des points de rendez-vous.

 Au delà du simple constat de la disparition presque inexorable de la pie-grièche grise dans le monde, c’est toute une remise en question de l’industrialisation, de l’agriculture qui s’intensifie (et pourtant des agriculteurs s’engagent), du changement climatique et de la faible prise de conscience de ces mouvements qui doivent nous alerter.

   Bref, vendredi soir, j’ai rencontré des naturalistes (merci à Robin Petit, à Gérard et Olivier) passionnants et surtout la pie-grièche grise.

Laurence