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Le Tichodrome échelette

Le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)

Du Grec : Teîkhos (le mur), dromos (courir) « qui coure les murs » et échelette (grimpereau – échelle).

On l’avait associé aux sitelles et aux grimpereaux mais le Tichodrome échelette est aujourd’hui le seul membre de la famille des Tichodromacidés. Plusieurs différences, tant morphologiques que comportementales, font de cet oiseau une espèce à part entière et unique.

Le Tichodrome échelette est un oiseau aux allures de grand papillon qui vit sur les parois rocheuses, d’où son surnom d’oiseau papillon. Il niche dans les Massifs alpins et pyrénéens, mais également dans le Jura et le Massif Central, entre 500 et 2900 m d’altitude. L’hiver, les conditions d’enneigement et de froid le font migrer vers des altitudes inférieures et on peut alors observer le tichodrome jusqu’en plaine un peu partout en France. L’espèce fréquente alors des falaises, gorges mais également de grands édifices tels que châteaux, églises, cathédrales, barrages hydroélectriques voire des phares… Le Tichodrome échelette est donc migrateur mais sur de courtes distances, effectuant surtout des mouvements altitudinaux selon la saison.

Son plumage est gris cendré sur le corps et les plumes de ses larges ailes arrondies sont gris-noir avec une large zone de rouge carmin et de petites taches blanches à l’extrémité. Ces dessins remarquables sont très visibles en vol. Posé, l’oiseau devient quasi invisible et sa couleur de pierre lui permet de se fondre dans l’environnement.

Il a un vol onduleux et capricieux à la manière des papillons. Il agite souvent ses ailes avec des soubresauts, ce qui est un critère typique de cette espèce. Il a un vol agile et jouit d’une grande aisance de manœuvre qui lui permet d’échapper aux attaques de la plupart des prédateurs.

Son chant est un sifflement clair et montant. Le Tichodrome échelette est bruyant toute l’année. Au début et fin de la période de reproduction, il émet des sifflements clairs ascendants avec la dernière note plus basse. En dehors de cette période, les deux sexes chantent afin de délimiter le territoire.

Son bec, long, très fin et arqué, lui permet de dénicher des insectes, larves, araignées, sauterelles, petits insectes… dans les fissures des roches. Ses ongles acérés lui valent d’être un excellent grimpeur. Il n’est quasiment jamais observé se nourrissant au sol, son domaine est celui des parois.

Les couples se forment au retour de l’hivernage. Le mâle parade en dressant la tête afin d’exposer sa gorge noire. Avant l’accouplement, il chante de manière persistante avec le cou tendu vers l’avant et les ailes tombantes. Ensuite il se pose sur la femelle. Les accouplements ont lieu pendant une courte période de quelques jours avant la ponte. C’est le mâle qui se charge de trouver l’emplacement du nid dans une crevasse ombragée et humide d’une paroi rocheuse. Il indique alors l’endroit à la femelle en se livrant à des acrobaties à l’entrée. Cette dernière se charge alors seule de la construction du nid à l’aide d’herbes sèches, de mousse lichen, de crins et poils (souvent de chamois, moutons). La ponte se fait en mai, juin suivie d’une couvaison d’environ 20 jours de 3 à 5 œufs tachetés de rouge sombre ou de noirâtre. Les jeunes seront nourris par les deux parents pendant 3 à 4 semaines.

C’est une espèce protégée mais son milieu naturel est relativement épargné, pourtant le développement des loisirs humains et des activités liées à la montagne comme l’alpinisme, causent des dérangements sur les zones de reproduction.

Laurence